Huiles alimentaires usagées légalisées comme carburant

Le 21 novembre 2022, le Sénat a adopté un amendement autorisant l’utilisation d’huiles alimentaires usagées (HAU) comme carburant pour les flottes captives de véhicules professionnels. Qu’en est-il exactement, et comment Picoty, expert en énergies depuis plus de 100 ans, s’inscrit dans cette économie circulaire, locale et durable.

Ce que dit l’amendement légalisant l’usage des HAU comme carburant

Paru dans le projet de loi de finances de 2023, cet amendement légalise l’utilisation des huiles alimentaires usagées pures ou en mélange comme carburant. Cela concerne les huiles produites ou issues de matières grasses d’origine végétale ou animale, utilisées pour l’alimentation par les restaurateurs, la restauration collective, l’industrie agroalimentaire, les professionnels exerçant un métier de bouche… et dans une moindre mesure les ménages.

Cet amendement ne concerne dans un premier temps que les flottes captives détenues par les entreprises privées et les collectivités. On appelle flottes captives les flottes de véhicules détenues par des professionnels ou des collectivités ayant leur propre logistique d’approvisionnement et leur propre infrastructure de stockage et de distribution. Cette première phase a pour objet de mesurer les bénéfices de cette mesure et de valider la fiabilité de la filière, depuis la collecte des huiles alimentaires usagées, leur traitement auprès d’unités adaptées, jusqu’à la distribution des biocarburants produits.

Une dernière étape législative doit encore préciser les conditions d’utilisation « définies par un décret en Conseil d’État pris après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail », et « en termes d’émissions de polluants atmosphériques, l’utilisation de ces huiles ou des carburants dérivés doit correspondre au moins aux performances des carburants ou biocarburants autorisés ».

Picoty : Huiles alimentaires comme carburant

Les bénéfices de l’usage des HAU comme carburant

L’adoption de cet amendement est une grande avancée en matière de diversification des sources d’énergies renouvelables servant à la production de biocarburant. L’exploitation de cette ressource n’est pas en concurrence avec la production alimentaire, contrairement aux biocarburants de première génération issus de cultures d’oléagineux dédiées (colza, tournesol, soja…). Par ailleurs, toujours selon cet amendement, ce biocarburant a de nombreux autres atouts :

  • 10 litres d’huiles alimentaires usagées peuvent produire jusqu’à 10 litres de carburant.
  • Incorporé à hauteur de 30 % dans le diesel, le biocarburant est compatible avec les moteurs diesel antérieurs à 2000. Il peut également être utilisé pur, mais étant sensible aux variations climatiques, il est toujours préférable de limiter le taux d’incorporation pour éviter d’éventuelle complication. Des additifs peuvent également être incorporés pour améliorer la stabilité et les performances du biocarburant.
  • Lorsqu’il est incorporé à 100 %, ce biocarburant rejette 90 % en moins de gaz à effet de serre qu’un diesel traditionnel et émet moins de particules fines.

Si la filière se pérennise, l’utilisation des huiles alimentaires usagées comme carburant permettra de réduire en partie la dépendance aux énergies fossiles et de développer une économie circulaire basée sur la valorisation d’une énergie renouvelable et décarbonée.

Picoty : Huiles alimentaires comme carburant
Picoty : Huiles alimentaires comme carburant

Picoty, acteur de la filière HAU

Picoty joue un rôle important dans l’adaptation des carburants et dans l’élaboration d’un mix énergétique en phase avec les nouvelles réglementations énergie et les enjeux environnementaux. Dans cette logique de diversification, elle s’est très tôt investie dans de nombreux projets de développement durable, avec la production en 2009 de biocarburant à partir de microalgues et des partenariats en R&D avec la SAEML Valagro (valorisation de la biomasse) et des méthaniseurs.

En 2022, Picoty a lancé une activité de collecte d’huiles alimentaires usagées, avec une prestation spécifique et une logistique adaptée comprenant :

  • La gratuité de mise en place de contenants pour le tri des huiles à la source chez le client ;
  • La gratuité de collecte des huiles alimentaires usagées, avec le dispatch auprès des centres traitement adaptés ;
  • La gestion des obligations administratives et de traçabilité réglementaire (déclaration, tenue des registres)…

Les huiles ainsi collectées sont transformées en biocarburants, incorporés par la suite dans les gazole distribués sur le réseau Picoty AVIA.

Picoty intensifie cette activité de collecte des HAU et prévoit le développement d’unités de prétraitement par filtration et décantation des huiles dans les dépôts du groupe, en vue d’une utilisation comme carburant directement. Ses clients ayant des flottes captives sont invités à participer au développement de cette filière et à contribuer à la pérennisation de ce modèle prometteur.

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