Empreinte carbone : définition
L’empreinte carbone est définie comme un indicateur permettant d’estimer la quantité de gaz à effet de serre émis pour satisfaire la consommation de biens, de services et l’utilisation d’infrastructures d’un individu, d’une population, d’un territoire ou d’une activité. Cet indicateur tient compte des émissions liées aux importations et aux exportations, quel que soit le lieu de production des biens et services (production intérieure ou importations)¹.
Cette notion est à différencier du bilan carbone qui permet lui aussi d’établir une mesure précise des émissions de gaz à effet de serre mais sur un périmètre plus limité. Cet outil, également appelé inventaire national, se concentre uniquement sur les émissions de GES à l’intérieur du territoire. Il ne tient pas compte des émissions liées aux importations et exportations de biens et de services.
Que sont les gaz à effet de serre ?
Les gaz à effet de serre absorbent la chaleur du soleil qui rayonne sur la surface de la Terre, la piègent dans l’atmosphère et l’empêchent de s’échapper dans l’espace. L’effet de serre est un phénomène indispensable pour maintenir la température de la Terre plus chaude qu’elle ne le serait autrement. Mais l’accumulation des GES dus à l’activité humaine renforce l’effet de serre dans l’atmosphère, augmentant mécaniquement les températures et bouleversant l’équilibre climatique de la planète.
Quelle est l’empreinte carbone de la France ?
L’empreinte carbone de la France est estimée en 2022 à 623 millions de tonnes équivalentes CO2 (Mt CO2 éq)². Après une baisse historique de 9 % entre 2019 et 2020, des années marquées par un ralentissement généralisé des activités à l’échelle mondiale en raison de la pandémie de Covid 19, l’empreinte carbone a retrouvé en 2022 un niveau comparable à celui d’avant la crise sanitaire.
Dans le détail, ce sont les transports qui émettent le plus de gaz à effet de serre, avec 32 % des émissions totales (dont la majorité est attribuée au transport routier et à la voiture³). Arrivent ensuite :
- Le secteur agricole : 19 % des émissions totales de GES ;
- L’industrie manufacturière : 18 % ;
- Le secteur du résidentiel/tertiaire : 16 % ;
- La production d’énergies : 11 % ;
- Le traitement des déchets : 4 %⁴.
Composition des GES comptabilisés dans le calcul de l’empreinte carbone
L’empreinte carbone prend en compte plusieurs gaz à effet de serre⁵ dont le Potentiel de Réchauffement Global (PRG) et la nocivité sur l’environnement ne sont pas les mêmes. Les principaux gaz à effet de serre considérés dans le calcul de l’empreinte carbone sont :
- Le dioxyde de carbone (CO2), qui provient notamment de la combustion d’énergies fossiles, mais aussi de la production de ciment et de la déforestation tropicale ;
- Le méthane (CH4), qui est majoritairement issu de l’agriculture, de l’élevage, des procédés industriels, des décharges, et qui est 25 fois plus réchauffant que le CO2;
- Le protoxyde d’azote (N2O), qui provient également de l’agriculture (utilisation d’engrais), des procédés industriels, et qui est 265 fois plus réchauffant que le CO2;
- Les gaz fluorés résultant des sprays, de la réfrigération, des procédés industriels, de la fabrication de composants électroniques, qui sont eux jusqu’à 23 000 fois plus réchauffants que le CO2.
La tonne d’équivalent CO2 d’un gaz à effet de serre = tonne de GES x PRG du gaz
Comment mesure-t-on l’empreinte carbone ?
Mesure de l’empreinte carbone pour les particuliers
La mesure de l’empreinte carbone suit une méthodologie très précise. En tant que particulier, vous pouvez évaluer votre empreinte sur le climat en faisant le test mis à disposition sur le site Nos Gestes Climat⁸. Cet outil permet d’évaluer votre empreinte carbone individuelle pour une année dans les catégories suivantes :
- Alimentation ;
- Transport ;
- Logement ;
- Divers ;
- Services sociétaux.
Le score initial par individu est de 9,3 tonnes de CO2/an. Il s’agit d’une moyenne établie en fonction du volume global des émissions de GES rapporté à la population. Ce score peut évoluer au cours du test en fonction de vos réponses.
Mesure de l’empreinte carbone pour les organisations
La mesure de l’empreinte carbone des organisations publiques et privées prend en compte la globalité de leurs émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes. Pour établir l’empreinte carbone d’une organisation, le référentiel d’émissions communément utilisé dans la comptabilité du CO2 est le « GHG Protocol »⁹ à l’international et la Méthode Bilan Carbone en France. Il a pour objet de quantifier tous les impacts sur l’environnement de la production et de la consommation d’un produit et d’un service. Il établit trois catégories d’émissions, aussi appelées « scopes » :
- Le scope 1 concerne les émissions directes de GES résultant de la consommation d’énergies, de carburants ;
- Le scope 2 concerne les émissions indirectes de GES liées aux consommations énergétiques achetées et consommées par l’organisation ;
- Le scope 3 concerne les autres émissions indirectes de GES en dehors du contrôle direct de l’organisation. En amont, elles sont liées à l’extraction des matières premières, à l’approvisionnement, aux intrants (produits et services achetés, activités associées à l’énergie et aux combustibles). En aval, elles découlent de l’utilisation des produits et des services.
Pour vous accompagner dans le calcul de votre empreinte carbone, l’ADEME met à disposition plusieurs sources documentaires de référence, comme la Base Empreinte®¹⁰. Il s’agit d’une base de données publique et générique de facteurs d’émission et de jeux de données d’inventaire de cycles de vie dédiés à la comptabilité carbone¹¹ et servant au calcul de l’empreinte environnementale.
L’empreinte carbone est devenue un actif de l’entreprise qui peut la valoriser financièrement et en termes d’image.
Quels sont les impacts des émissions carbone sur l’environnement ?
L’impact le plus flagrant de l’empreinte carbone sur l’environnement est certainement le réchauffement de la planète, qui entraîne la survenance d’évènements climatiques plus intenses et des épisodes de plus en plus fréquents de catastrophes naturelles ou évènements climatiques extrêmes : sécheresse, de vagues de chaleur, de fortes pluies, d’inondations, de tempêtes… Parmi les autres phénomènes observés, on recense aussi la diminution des forêts, la montée du niveau de la mer, le réchauffement et l’acidification des océans. Tous ces phénomènes ont un impact sur le vivant. Ils nous obligent à agir pour réduire nos émissions de GES et réaliser notre transition énergétique.
Réduire son empreinte carbone : comment faire ?
Il existe des leviers simples pour réduire son empreinte carbone :
- Décarboner sa mobilité en se déplaçant moins ou en circulant en mobilité douce ;
- Réduire sa consommation d’énergie en améliorant l’efficacité thermique de son logement ou de ses bureaux ;
- Remplaçer son système de chauffage et de production d’eau chaude par un équipement fonctionnant avec une énergie renouvelable¹² (chaudière biomasse, pompe à chaleur) ;
- Entretenir et maintenir régulièrement ses installations et ses équipements ;
- Demander conseil à son fournisseur d’énergie pour être approvisionné avec un combustible de qualité, capable d’optimiser le rendement énergétique de son équipement.
Afin de réduire son empreinte carbone, il est aussi possible d’adopter des écogestes (éclairage, climatisation, chauffage…) en entreprise pour mieux consommer les énergies¹³.
⁷ https://svt.enseigne.ac-lyon.fr/spip/IMG/pdf/carbone_science.pdf
⁹ https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/cge/empreinte-carbone.pdf
¹⁰ https://base-empreinte.ademe.fr/aide/decouverte
¹¹ https://infos.ademe.fr/article-magazine/comptabilite-carbone-vers-des-bilans-a-360-degres/
¹³ https://agirpourlatransition.ademe.fr/entreprises/sobriete-energetique-entreprises
